Hier j’ai visualisé ma journée idéale. Je n’ai pas entendu le réveil et me voilà qui me trouve à courir dans le métro à peine douchée. Étonnamment, cette précipitation m’a épargné le blues du matin.
Je me croyais joyeuse, pleine d’entrain. Mais le matin est toujours un brouillard plein d’affliction. Je retiens cette première observation.
Je suis occupée par le travail et suis satisfaite d’être concentrée aujourd’hui. L’exercice de focus sur l’activité du moment me fait du bien. Je lâche prise avec tout le reste. J’en ressors légère.
Je fais une mini méditation à l’heure du déjeuner et vais me dégourdir les jambes, musique trop forte dans les oreilles.
La musique transforme mes énergies, elle me transporte, me bouleverse parfois mais toujours elle est un vrai salut. Pourquoi je ne m’y plonge pas plus souvent.
Rentrée à la maison je me rends compte qu’une fois encore j’ai reporté plusieurs de mes échéances quotidiennes. Ma joie naturelle ne m’a cependant pas lâchée, au contraire je prends le temps de constater que mon coeur est moins fermé. Est ce que c’est parce que rien n’est venu perturbé mon humeur?
J’ai vite la réponse puisque moins d’une heure après être rentrée, je sens une sorte d’anxiété qui monte. L’inoccupation donne au mental tout le temps de s’engager dans ses moulinages habituels. Je lutte contre mes émotions, je lutte contre mes pensées, je me tends, le cou, le dos, le coeur qui se ferme. Le jugement s’abat, sur moi, les autres, la vie, etc…je veux de l’amour, de la joie, de la paix.
Je mets un film, mais ça ne passe pas. Je prends un bain, puis je dessine. Le mental s’est apaisé mais je n’ai pas pensé une seconde à méditer ou à faire quelques exercices de yoga.
J’entre-aperçois ma dépendance au téléphone portable, ma tendance à en vouloir aux autres de n’être pas attentifs alors même que je ne demande rien.
Je profite de l’exercice de visualisation de ma journée de demain pour me concentrer sur le but de ce voyage. Il est en premier lieu de reprendre contact avec mon soi, ma source, pour déterminer ce qui m’appartient en propre. Je pense à l’accommodation dont Jung parle si bien. Je pense à Pincola Estès et à la petite fille sage. Je pense à mes dernières histoires d’amour et à ma capacité à croire à l’illusion. Je pense à mes aventures professionnelles. Je pense à la formule “trop bon trop con”, à cette rengaine dans mon crâne que ce monde est trop violent, que les autres sont des salops.
Je me dis qu’il serait bon de faire évoluer ma vision de ce chemin.
1000 jours, il faut être patient, le deuxième vient seulement de s’achever. L’analyse est déjà faite.
Peut être serait il bon de faire quelque chose comme une retraite, une retraite de 40 jours. Au lieu de m’efforcer de mettre en oeuvre les beaux préceptes des uns ou des autres, au lieu de m’accabler de n’être pas parfaite pour ensuite me tancer d’avoir penser ainsi, j’ai besoin de lâcher prise.
Une retraite devrait commencer par un grand nettoyage, un grand travail de purification. Mais je suis lasse et fatiguée. Je décide d’introduire ici l’idée plus subtil d’un retrait.
C’est ça, me mettre en retrait, c’est ce dont j’ai besoin en priorité.